lundi 2 mai 2016

1. La vie renaîtra de la nuit : Hommage à Martin Gray



« Le destin ? Moi aussi je me suis souvent demandé ce qu’était le destin… Et pourquoi ce destin qui me poursuit, et encore le destin, et toujours le destin ! 
Mais… A partir du moment où un homme résiste, c’est un combat… Qui peut être perdu ou gagné, mais alors, ce n’est jamais plus : Le destin » ! ».

Martin Gray (extrait d'un de ses interviews)

Martin Gray, auteur du best-seller " Au nom de tous les miens "
et de bien d'autres livres, 
à quitté ce monde le 25 avril 2016. à l'âge de 93 ans


S'il y à un homme qui m'à profondément marquée dans ma vie c'est bien Martin Gray !
Et pour cause !

- De Charles Sadron à Martin Gray :

Depuis mon enfance, j'ai été sensibilisée par la déportation à travers le destin d'un ami de la famille : Charles Sadron.


D’une certaine façon, le destin de Martin Gray me faisait penser à celui d’un ami de la famille, qui avait été déporté trois ans au camp de Dora. Non pas parce qu'il était juif mais résistant. 
A sa libération, ce sont mes parents, qui avaient été chercher à Vichy, " un squelette ambulant " termes de ma mère. Elle avait tenté de le sauver de son arrestation car elle était bien placée pour en être informée, mais comme tant d’autres, il avait pensé pouvoir en échapper, et, n’écoutant que sa seule confiance, il s’était fait piéger. 
Les enfants sont souvent intuitifs. Très tôt, je pressentais que Charles Sadron " n'était pas comme les autres " Parfois, il avait l'air si pensif, lointain....Lorsqu'il regardait à travers les carreaux de la fenêtre. Pourtant, cela faisait de nombreuses années déjà qu'il avait été libéré lorsqu'il venait nous voir avec sa femme est sa fille..
C'était plus fort que moi, je pensais qu'il cachait comme un secret. Quelque chose de très important, je le ressentais. J'avais questionné mes parents à deux reprises, et ils évinçaient mes questions. J'ai donc su que c'était des questions interdites.
Rien n'y faisait : Je sentais en la personne de Charles Sadron, un univers mystérieux. Il m'intriguait mais je n'osait pas lui poser de question à lui.

Puis on finit par m'expliquer.  
Trois ans d’enfer dont je connus progressivement quelques détails.
Charles avait gardé sur son dos des cicatrices consécutives aux coups de fouets que les  allemands lui avaient asséné. Il parlait de la brutalité des kapos lorsqu'on on les faisait sortir des baraquements pour aller travailler : Ils leurs donnaient des coups de fouets s'il ne se dépêchaient pas ou même par pur sadisme. Et comme les déportés étaient très affaiblis " C'étaient souvent les plus jeunes qui mourraient ".
Puis sa femme mourut d’une maladie des reins, et ensuite sa fille, avec qui j’étais très complice et avec qui j'avais souvent joué..
J’étais adolescente alors. Un tel acharnement du destin sur un être humain me traumatisa, et je m’enfermais dans ma chambre pendant des heures. 
Je ne voulais plus parler à personne. Comment ? Charles Sadron avait survécu aux camps et il perdait ensuite toute sa famille ?  Je connus une révolte définitive qui allait marquer toute ma vie.
Il s'était installé à Strasbourg et venait souvent nous voir. Mais il ne donna plus de nouvelles après avoir rencontré quelqu'un d'autre. Mon père en était blessé, mortifié. Mais moi je défendais Sadron. Je disais : " Papa, c'est sa façon à lui d'oublier le passé. Ne lui en veux pas ! Il à refait sa vie. Il fait comme il peut. ".  



Lorsque mon père me parla un peu plus des camps, je me documentais en cachette..
Je lus, bien sûr « Le journal d’Anne Franck », et me sentais ébranlée par toutes les horreurs qu’un être humain peut faire à un autre. Même un peu plus tard, n’ayant pas de tranquillisants, combien de fois me suis-je réfugiée dans le bureau de mon père pour tenter de retrouver le calme intérieur. Toutes ces horreurs me déstabilisaient fortement. Si bien que mon inconscient fit une sorte d’amalgame, et que mon adolescence et une partie de l’âge adulte furent parfois visités par des cauchemars nocturnes dans lesquels on m’emmenait dans un train, quand ce n’étaient pas des agents de la Gestapo à la voix métallique ou les SS. qui me cherchaient. J’étais à chaque fois sauvée, soit par une fuite éperdue, soit par une personne qui me cachait chez elle et argumentait hypocritement avec eux. Que de suées pendant ce temps de dialogues ! 
Le même scénario se produisait si je vivais un chagrin ou une séparation. J’étais dans un train pour une destination inconnue et fatale. Même lors de mon analyse, je mis longtemps avant d’en parler. Ce qui dénote que l’horreur des camps, d’une façon complètement indirecte, peut, à travers un ancien déporté, marquer ceux qui ne les ont jamais connus.
Puis à travers les récits de ma mère et son vécu par rapport à la Gestapo (lorsqu'elle allait voir Charles Sadron au 92 ème R.I où il était détenu, juste avant qu'il ne parte en déportation) , je frémissais et me mis progressivement à tenter de comprendre le pourquoi de tant d’atrocités. Je me demandais où était Dieu, à ce moment là…

" Lorsque j'allais voir Sadron au 92 ème R.I., la Gestapo fermait les portes derrière moi, et j'avais toujours peur qu'ils ne les rouvrent pas. Tu ne peux pas savoir comme j'avais peur!" " Charles me disait des choses à demi mots. Comme par exemple que la nuit on le réveillait lui et quelques autres pour aller creuser des grands trous dans la cour...." " Et un jour il m'à dit qu'il fallait prévenir sa femme qu'il fallait faire vite, car il avait oui,dire qu'on allait l'emmener il ne savait où, qu'il allait partir avec d'autres et que c'était très bientôt ".
Ma mère, ce serait trop long à expliquer comment elle se renseigna, parti d'urgence avec Lili Sadron à Compiègne. Elles voyagèrent toute la nuit et trouvèrent une chambre non loin de la gare. Elles voulaient apercevoir Charles Sadron...
" On se cachait derrière les volets à peine entrouverts, parce que les allemands avaient ordonné à la population de fermer les volets. Il y avait un monde !!!! On espérait voir Charles mais tu penses...! Ils en emmenaient dans les trains...! Certains même arrivaient en taxi tellement qu'il y en avait ! ". Elle voulait dire que les taxis étaient réquisitionnés bien sûr. " Pas moyen de voir Sadron ". Ils partaient dans des camps de travail parait-il...Ils n'eurent plus de nouvelles de lui pendant 3 ans
Ce fut pour Charles Sadron Buchenwald puis surtout Dora.

Pourquoi tant d'atrocités ? Ce questionnement provoqua chez moi une démarche vers le militantisme contre les conditions carcérales, qui était, je le savais, la résultante d’une lutte contre les camps que j’aurais voulu mener. Puis je rentrais à Amnesty International.

- Martin Gray :

J'étais donc particulièrement sensibilisée par le destin de Martin Gray.

Et lorsque le film " Au nom de tous les miens " réalisé par  Robert Enrico ( adaptation du livre ) est sorti je fis un effort pour aller le voir. Je craignais de réveiller trop d'affect en moi et je me suis dit que si Martin Gray avait surmonté ses épreuves, la moindre des choses serait d'avoir du courage, de prendre sur moi et d'aller  voir ce film.
Lorsque je suis ressortie de la salle de cinéma je n'étais plus qu'un torrent de larmes.

Pendant les dix années où j'ai exercé en tant que psychologue titulaire en Maison d'Accueil Spécialisée et Foyer Occupationnel, j'avais affiché, dans mon bureau de psychologue, une très belle phrase qui n'était ni de Freud ni de Lacan, mais qui était de Martin Gray :



- Les voies du  hasard

Et m
a première rencontre avec lui fut assez curieuse. 
Ce mois de février 1991, je vais, comme d’habitude, à ma séance de psychanalyse, et cherche à garer ma voiture à peu près au même endroit. En conduisant, une idée étrange me vient à l’esprit : Il faut que je marche, alors que je n’ai pas envie de marcher !
Pourquoi dans la vie fait-on des choses que l’on à pas envie de faire, ou se sent-on comme étrangement " guidé " ? 
Pour marcher, je décidais de me garer un peu plus loin, seulement voilà, emportée par la circulation, je m'éloignait un peu trop et je constatais que j’allais être en retard à ma séance de psychanalyse. Je n'arrivais plus à être maître de mon trajet et au bout du compte, je décidais de prendre la première place de libre qui se présenterait. Je pestais contre moi-même et contre cette drôle d’idée que j’avais eu de marcher alors que je n’en avais justement pas du tout envie !
Arrivée près de la librairie Les Volcans je vis une place que je pris immédiatement. J’étais loin du cabinet de mon psychanalyste. Je mis un ticket de parcomètre et je marchais à grands pas. J’eus le temps d’apercevoir une affiche sur la porte de la librairie qui annonçait pour la semaine suivante, une vente signature par Martin Gray, pour son dernier livre « Entre la haine et l’amour », Ed Robert Laffont.
Ça alors ! Martin Gray à Clermont-Ferrand ! Tout en marchant vite, je me dis que se serait intéressant, mais que je ne pourrais pas y aller, car, comme tous les lundi, j’avais deux séances, dont une de contrôle, et que cette vente signature se passait à cette heure même. « Tant pis ! » Pensais-je, résignée.

C’est à cela que je pensais le lundi d'après,dans la salle d’attente de mon psychanalyste, ce mois de février 1991. Je savais que Martin Gray était dans ma ville. Pourtant, les pensées glissaient tranquillement dans ma tête : « C’est dommage, mais je ne peux pas y aller, car maintenant, il faudrait que je courre, vu l’heure ». Je ne suis pas non plus une fanatique des dédicaces, c’est tellement anonyme dans le fond ! Mais Martin Gray, ce n’est pas n’importe qui… J’avais suivi toute l’évolution de sa vie au fil des années… Une minute après, je me suis surprise à dévaler les escaliers, traverser la place de Jaude, enfiler une avenue, et arriver essoufflée à la librairie des Volcans où Martin Gray n’était pas encore là.
Dans la librairie, des personnes en majorité d’un certain âge s’agglutinaient en file. J’entendis quelqu’un dire : « Il est à Radio Puy-de-Dôme ». C’était normal, mais je commençais à m’impatienter. J’avais fais une fugue, et je risquais d’être en retard à ma deuxième séance. Je tentais de me raisonner pour tromper ma fièvre, lorsque tout à coup, une énorme crise de fou rire monta en moi : Je n’avais pas acheté son livre ! C'était original pour une vente signature ! Je me précipitais vers l’étalage et vers les caisses. Je me remis à l’écart, car les gens ne bougeaient pas.
Quelqu’un dit : « Ah ! Le voilà ! », et je tournais la tête vers l’entrée. Un homme assez grand de taille, les cheveux blancs, le visage buriné, entrait, souriant, simple et très présent :
« Messieurs Dames, bonjour ! ». A l’instant même, j’eus l’impression tranquille de le connaître depuis toujours, et je sus qu’il fallait que je continue à le voir ensuite, et faire quelque chose avec lui.
Il s’installa et commença à signer. Quelques paroles basses échangées, silence…. Je tentais désespérément de rentrer dans le rang et n’y arrivais pas. Gênée, j’allais et venais vers les gens serrés comme des sardines, qui ne voulaient pas me céder un centimètre. Je constatais aussi le comique de la situation. Enfin, deux personnes me prirent en pitié et libérèrent un espace.
Martin Gray leva la tête et dit : « Je suis entrain de dédicacer mon livre, mais est ce que l‘un d’entre vous l’a lu ? ». Silence de plomb dans l’assemblée.
Je me jetais à l’eau et surgissant du rang je m’exclamais : « Monsieur Gray je n’ai pas lu votre livre, mais je sais de quoi il parle. Vous voulez sans doute dire que nous sommes responsables de ce qui nous arrive et de ce qui va nous arriver ! ». Et je restais interdite. Il me regardait, je me sentais paralysée. Qu ‘allais-je ajouter ? Je me voyais comme dans un film, étonnée de mon audace ! Il acquiesça, et lorsque mon tour arriva, j’épelais mon nom avec dureté pour masquer mon émotion, et nous nous parlâmes. Il me demanda ce que je pensais des jeunes et de l’avenir. Son regard semblait me transpercer et être ailleurs en même temps. Sous ses yeux bleus, j’étais fascinée, je transpirais et lui répondis comme je pus..

Lorsque je repartis avec mon livre dédicacé, j’avais des ailes, invisibles pour le commun des mortels qui n’avait pas eu la chance de le rencontrer, mais moi, je les sentais.
Car Martin Gray est une personne aux vibrations élevées, un alchimiste de la souffrance, et qui s’exprime en langage simple et direct. 
Je dévorais, la nuit même « Entre la haine et l’amour ».
Je lui écrivis une très longue lettre sur ma vie, sur la déportation, son livre.
L’année qui suivit, je continuais à lui écrire de temps en temps. Lorsque je lui écrivais, je me montrais à lui telle que j’étais mais en élaguant une part de mon pessimisme, de mes tendances dépressives. Mais Martin Gray a appris à lire entre les lignes ! Cependant dans la montagne de courrier qu’il recevait, j’étais un brin d’herbe parmi les autres, une brindille dans son arbre immense.
Comme beaucoup de gens, je désirais profondément le revoir, et un ami qui le connaissait lui téléphona et lui parla de moi. Martin Gray ne se souvenait pas, bien sûr. Alors le sort s’acharna sur moi. Il me mit à plusieurs reprises en présence de personnes qui l’avaient côtoyé, et qui m'en parlaient. Ce qui ne s’était jamais produit dans ma vie auparavant. Plutôt que d’y voir un signe positif, je me dis que le destin se jouait de moi. Car voici que tout à coup je croisais des gens qui l’avaient rencontré ou qui avaient été chez lui.
Lorsque j’allais chez ma grand-mère à Toulouse, une fois par mois, et que le ciel était clair, j’aimais me promener la nuit et regarder les étoiles. Je questionnais souvent le ciel et je me souviens d'un soir où je le fis au sujet de Martin Gray et ou par deux fois elle semblèrent me répondre « Oui ». J'étais étonnée..

- Le lâcher prise :

Le temps passait, le quotidien de la vie reprenait le dessus. 
Un jour, je compris que je ne reverrais plus Martin Gray. Après tous ces mois d’attente et tous ces obstacles, au bout du compte je me résignais sincèrement. J'acceptais. Aucune amertume ne teintait mes pensées. 
C’était déjà bien de l’avoir rencontré une fois ! Il y en à à qui cela n'était pas arrivé. Ses livres étaient ses messages, ses réponses et c’était déjà beaucoup.
Et je connu la puissance du lâcher prise, lorsqu’il est sincère. Que s’est-il passé au niveau cosmique, car il m’est difficile de parler de hasard ? Je ne le saurais jamais.

Car dix jours après cette acceptation (j'avais compté les jours ) , un ami, René, qui habite près de Vichy, me téléphona et me demanda si j'étais libre l'après midi. Si j'acceptais de lui faire un café. Il avait un ton un peu mystérieux..
A peine arrivé, avant même de franchir le seuil de ma porte il me dit  : « Dis-donc, je viens de recevoir ce matin une lettre d’un ami dont je n’avais plus nouvelles depuis au moins cinq ans. J'étais très surpris ! Je ne t’en avais jamais parlé ? Il s’appelle Alexandre Lucas. Il anime des stages de Pensée Positive à Nantes où il habite. (René plongea la main dans sa sacoche). Il s’intéresse à Martin Gray et organise, au mois de juillet, un voyage d’étude chez Martin Gray. Je n’irais certainement pas. Ça t ‘intéresse ? ». Il souriait, et me tendit une enveloppe couleur jaune soleil.
Ce fut ma première visite chez Martin Gray. Bien d’autres s’ensuivront.
J’imaginais le trajet de cette lettre : Quelqu’un qui ne me connaissait pas, qui n’avait plus donné signe de vie depuis cinq ans à René, avait eu l’idée de lui écrire, de Nantes. Ce bulletin d’inscription était arrivé à 50 kilomètres de chez moi, à St Priest Bramefan, dans l’Allier et était parvenu à mon domicile !

- " Nul ne guérit de son enfance " Aragon

Ma rencontre avec Martin Gray avait bouleversé ma vie. Je dévorais tous ses livres. Je m’accrochais à ses mots comme à des bouées de sauvetage.
Dans mes moments de solitude cela me soutenait. A force de lire certains passages de ses livres, je les connaissais par cœur, je pouvais les réciter. Je tentais de faire moi aussi l’alchimie de la souffrance, j’y arrivais tant mal que bien. Car c’est lui, le grand alchimiste. Mon admiration pour lui est sans borne. J’aurais voulu habiter sa région, le voir souvent, parler souvent avec lui, je savais que tout aurait été différent pour moi.
Il est l’idéal déjà croisé mais qui atteint son apogée. Il est le triomphe de la vie, quelles que soient ses entraves. Il est un modèle de résilience indicible. Mort et résurrection, Martin Gray est un Phœnix.
Il est la force que je n’ai pas, je ne suis pas lui soit, mais j’admire en lui cet amour de la vie, cet optimisme lucide, envers et contre tout.
Je cherchais à puiser tout cela dans ses livres. 

Lorsque je le rencontrais maintenant une fois par an avec René, chez lui au Tanneron, j’étais frappée par sa sagesse et sa simplicité.


Ses livres parlent d’amour, d’harmonie, de santé, d’écologie, d’équilibre entre l’homme et la nature, d'entraide lui qui à connu l’horreur, le sadisme, la perte des siens une deuxième fois par un incendie, la souffrance dont je n’aurais pas supporté le quart !
Dans mon marasme, je tentais de comprendre pourquoi il est ce qu’il est et pas d’autres, pas moi. Danger des comparaisons : Des réponses me venaient, toujours insuffisantes.

Dans la rivière translucide de ses mots, j’y trouvais des pépites d’or : L’espoir

Certaines polémiques ont vu le jour au sujet de l'exactitude de ce qu'il à écrit au sujet des camps, ou de Varsovie.. Il y aura toujours des gens pour critiquer. Tous ces débats ne sont pas surprenants. Et ces polémiques sont si médiocres que je ne veux pas insister là dessus afin de ne pas leur donner l'importance qu'elles n'ont pas.
Si des gens le critiquent, c'est qu'ils ne l'ont pas connu. Et ce qui est important au bout du compte, c'est ce qu'il aura apporté aux gens lors de son existence.
Et ces polémiques médiocres ne peuvent pas atteindre ceux qui ont l'aura de la résilience, du dépassement de souffrances abominables, de destins extrêmes.
Les critiques sont inutiles : Son témoignage, il en avait déjà cher payé le prix.
Il à tant apporté à tant de gens ! Tant de gens l'ont aimé ! Car comme le dit si bien Jacques lacan, psychanalyste : " Celui à qui je suppose un savoir, je l'aime ". Mais lui aussi à tant aimé les autres !
Il à passé sa vie à crier que l'horreur peut recommencer, à avertir les gens de cela, à tenter de les informer comment éviter ces situations inhumaines. Il ne voulait pas que les autres vivent ce qu'il avait vécu. Il voulait nous en préserver. Il s'en était donné la mission, il l'à très bien menée.

Lorsque je le rencontrais nous parlions aussi de l'après vie.

Dans un de ses livres, peut-être le moins connu, « Le nouveau livre »j'avais  découvert qu’il croyait à l’après vie. Au sujet du mot « mort », il avait écrit : « Car la mort est une seconde naissance » et au sujet du mot « Ecoute » :

« Une autre fois, tu as eu, peut-être un dialogue avec un être humain que tu aimais et qui à disparu. Cela s’est produit pour moi. Pourquoi pas pour toi ? »

J’aime ce livre, qui est une plongée dans le monde invisible, l’intuition, l’au-delà, sans intellectualisme, uniquement forgé par la réflexion d’un homme que la vie n’a pas épargné, et qui a gardé l’espérance !
Même habitant dans une autre région, Martin Gray était extrêmement présent pour moi. Il était le colosse qui me protégeait, peut-être contre mes propres démons, qui me rassurait. Je lui écrivis un jour, au sujet de « Au nom de tous les miens » : « Je brandirais votre livre comme on brandirait une croix ». Car c’est un livre de lumière. Il témoigne de tant d’âmes emplies d’amour !

Mes rencontres avec lui étaient un pansement, sans pourtant guérir tout à fait, sur les blessures d'une enfant et adolescente choquée par le destin terrible d'un ami du passé.. Et cela je n'en prendrais conscience que progressivement..






Ci dessus : Ma première visite chez Martin Gray

Martin Gray à été la voix des siens, et de tous les autres. Il n'est pas le seul à avoir écrit sur la déportation, certes... Mais c'est lui que j'ai rencontré..

Certains n'ont pas pu parler de leur déportation et je le comprends. D'autres l'ont fait. Chacun réagit comme il peut..
Martin Gray à additionné sa voix avec celle de quelques autres pour dire qu'il faut toujours espérer malgré les " animaux à visage d'homme "et qu'il faut faire barrage à la haine. Il à été vers les autres, à multiplié les rencontres, les conférences, tenté de trouver des solutions pour que l'amour soit plus fort que la haine...Pour que cela ne recommence pas.

Il avait un tel amour des autres et combien je le remercie de ces moments avec lui dont il m'à fait le cadeau. Et qui resteront à jamais dans mon cœur.
Il avait même désiré qu'un de mes manuscrit soit édité, alors que je ne le lui avait pas demandé.
Il l'avait présenté deux fois chez un éditeur mais cela n'avait pas été possible. Le sujet traité n'était pas assez vendeur. Pour certaines raisons, maintenant je me dis que c'est bien comme cela.


- La vie renaîtra de la nuit :


Depuis le début de cette année 2016, je craignais sans me l'expliquer, le proche départ de Martin Gray. Pourtant, je n'avais pas de ses nouvelles directement. Je lui écrivais mes vœux par facebook.
Lorsque j'ai apprit son décès, j'ai été assommée et cela m'à plongée dans tant de souvenirs.. puis je me suis ressaisie.
J'ai envoyé un SMS à René qui m'à répondu : " oui, c'est notre a-venir à tous; de Martin Gray, en plus d'un destin qui dépasse ma compréhension objective limitée, reste une destinée humaine exemplaire. René "

Je me suis ressaisie en me disant qu'il nous faut bien partir un jour, chacun à notre tour ....Cela est tolérable lorsque c'est à un âge acceptable. Martin Gray aurait pu vivre encore un tout petit peu, comme dit Jean Ferrat, mais c'est ainsi.

Lorsque qu'une personne est dans notre cœur, elle ne part pas dit on, elle ne peut pas vraiment nous quitter..C'est vrai..

Mais il y encore autre chose : La mort n'est pas la fin. Notre vie continue après notre mort, je ne le crois pas, c'est une certitude.
Bien sûr c'est une séparation douloureuse parfois insupportable, pour les proches, pour ceux qui restent. Mais elle n'est pas l'anéantissement de la personne qui est partie !

J'ai eu trop de messages en transcommunication instrumentale ( TCI) pour ne plus en douter.. Et d'autres phénomènes.
Mais surtout par la TCI. Là, ce n'est pas une croyance, une hypothèse, c'est une réalité. A tel point et je le dirais encore et encore que lorsque plus tard j'éprouvais d'autres deuils, il est arrivé un moment où je n'avais plus besoin de faire de la TCI pour me rassurer sur le problème de la survivance des gens.

Ceux qui ont la passion de l'ignorance refuseront ces affirmations de ma part, les autres peuvent avoir la curiosité de vérifier. Et d'autres savent..
Je dis que ceux qui nient ces phénomènes maintenant, ceux là n'ont plus d'excuses ! Car rien ne les empêche de vérifier, rencontrer des gens qui ont eut des messages, se documenter, je ne sais encore.. Qu'ils fassent quelque chose mais qu'il le fassent sérieusement. C'est pour cela que je parle de "passion de l'ignorance "

A moins que ce ne soit un prétexte...chez certains prêtres par exemple, qui se sentent court-circuités par les expérimentateurs en TCI, par rapport à leur pouvoir, au pouvoir de l'église, qui...... etc.. Mais ça c'est un autre débat.

On parle de la mort comme de la nuit. Mais si je vous disais que c'est la lumière ? Une lumière éblouissante  et aimante ? Beaucoup de témoignages à ce sujet. Moi-même, j'ai fait une NDE en 2006.

Ceux qui viennent de partir ne sont pas très loin et lorsqu'on parle d'eux ils sont là !

J'ai lu des articles émouvants : " Martin Gray à rejoint les siens ". Oui.. Mais ceux qui restent, sa femme, ses enfants, les gens qu'il à aimé dans sa vie privée ne sont pas lésés pour autant..

Un jour, ils le rejoindront aussi, même si d'autres les ont précédés. 
Parce que l'amour, de l'autre côté, en se partageant, ne se divise pas
mais au contraire se multiplie..
L'amour qui à existé reste toujours l'amour et s'amplifie

C'est une autre existence, une autre conception des sentiments ou tout se magnifie..

La nuit, le noir, l'ombre, c'est ici. La lumière, c'est la vraie Vie. C'est ce qu'avait comprit Saint Augustin, (même si on pleure quand même) dans une magnifique prière..
Je ne veux imposer nulle religion aux gens mais sa vision de l'au-delà est magnifique, même si ce n'est pas mon théologien préféré..



Lien précédent sur Martin Gray  (cliquez) :
http://fleurdecorailpassiongitane.blogspot.fr/2012/06/1-des-nouvelles-de-martin-gray.html